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maxime tandonnet - Page 7

  • La revue de presse d'un esprit libre... (3)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Un tournant majeure dans le traitement médiatique de la crise syrienne en France. France 2 revient "honnêtement" sur la guerre civile, ses origines, ses enjeux et ses finalités. Interviewant des "experts" indépendants le documentaire se livre à une ré-interprétation de certains des événements qui ont marqué cette guerre et leur donne une lecture qui aurait été jugée comme "révisionniste" il y a quelques semaines encore. En fin de séquence cependant on n'échappe pas à l'épisode lacrymal sur les "réfugiés". L'émission était programmée jeudi 18 février en fin de soirée.
     
     
    • Chronique d'Éric Zemmour sur RTL consacrée au désengagement américain en Syrie. "En se retirant de ce guêpier, Obama rend service au monde", proclame-t-il avec raison. 
     
     
    • Roland Hureaux, haut fonctionnaire, tance dans cette vidéo l'imposture et la responsabilité des gouvernements occidentaux concernant les affaires syriennes et dénonce le "bobardement" médiatique qui a précédé et qui accompagne le chaos occasionné par la guerre civile. Comment peut-on prétendre combattre ici le djihadisme alors que l'on le soutient sur place ?
     
     
    • Le point sur la situation en Syrie. Entretien avec Fabrice Balanche spécialiste du Proche Orient et membre du Washington Institute. Un autre de Valérie Toranian, directrice de la Revue des deux mondes.
     
     
     
    • Ivan Blot fait le point sur la situation en Ukraine et revient sur certains événements récents occultés par la presse occidentale jusqu'au documentaire de Paul Moreira diffusé sur Canal plus il y a quelques jours (Ukraine, les masques de la révolution) dont nous-nous étions fait l'écho.
     
     
    • Vive le Brexit ! Une intervention de Hajnalka Vincze, spécialiste hongroise de géo-stratégie établie en Suisse. Collaboratrice régulière du site Theatrum Belli.
     
     
    • Le martyr d'Anne Frank utilisé pour que l'inusable culpabilité allemande la porte à recevoir décemment tous les "réfugiés" qui se présentent à ses frontières. Nazifier la contestation de l'immigration, telle est la dernière recette de ceux qui y trouvent leur avantage. Une technique immuable.
     
     
    • La désinformation : un enjeu stratégique. François-Bernard Huygue répond à l'IRIS à propos de son livre La désinformation. Les armes du Faux paru chez Armand Colin
     
     
    • En Europe plus les populations immigrées seront importantes et plus la séparation entre les communautés sera grande. Une implacable démonstration de Roland Hureaux contre les bons sentiments et les politiques d'accueil généreuses qui demeurent le b.a. Ba de l'Union européenne et de nombreux gouvernements pour aboutir au total à une Europe ghettoïsée, conflictuelle et autoritaire. Un parfait exemple d'hétérotélie (Jules Monnerot).
     
     
    • Pour Françoise Bonardel, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne et spécialiste des doctrines hermétistes, la diabolisation du "repli sur soi" témoigne en fait d'une incapacité à penser et à vivre sans heurt la tension toujours vive du dehors et du dedans, réduite à une simple et stérile alternative entre ouverture et fermeture, générosité et égoïsme, courage et peur. belle démonstration contre un topique de l'époque.
     
     
    • Pour Maxime Tandonnet l'espace Schengen est déjà derrière nous. Tandonnet est haut fonctionnaire, ancien responsable des problèmes d'immigration dans le cabinet présidentiel de Nicolas Sarkozy.
     
     
    • Révolte populaire contre l'afflux des "migrants" (en réalité des clandestins). Les soldats  d'Odin patrouillent en Finlande .
     
     
    • Jean-Paul Brighelli à propos de la Corse et du football. Des réflexions qui vont droit au but.
     
     
    • Jacques Sapir; retours vers Mélenchon ? À la condition cependant que celui ci libéré du carcan des manoeuvres d'appareil fasse au deuxième tour des présidentielles où il ne parviendrait pas, le choix de faire voter pour un et surtout une candidate souverainiste... 
     
     
    • "Le dernier des païens ?" Christopher Gérard fait une critique très positive du dernier livre de Marcel Conche, Épicure en Corrèze (Stock)
     
     
    • La lutte des classes en action. Un article décapant de Frédéric Lordon dans Le Monde Diplomatique à propos du film de François Ruffin Merci patron ! Ruffin est le fondateur du journal Fakir. Les Klur héros bien malgré eux de ce film offrent un résumé du système néo-libéral dans toute sa perfection de laminoir des classes populaires. En attendant les autres.
     
     
    • Le président du Conseil national des Républicains, Luc Chatel, déclare dans une envolée dépourvue du moindre lyrisme que son parti est celui des OGM et du gaz de schiste. Bien entendu, tout cela au nom de "l'innovation". Nous voici prévenus. Première référence : les fait puisés dans un article de 20 minutes. Seconde référence : l'avis éclairé de Gaultier Bès, l'un des animateurs de la revue Limite.
     
     
     
    • "Lire les signes avant-coureurs de ce qui vient", voilà la légitimité que confère Alain de Benoist au travail des intellectuels dans sa chronique du Boulevard Voltaire.
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  • Les snipers de la semaine... (108)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Jean-Paul Brighelli rafale le Traité transatlantique et ses promoteurs...

    TAFTA ta mère !

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    - sur Figarovox, Maxime Tandonnet flingue la dernière invention en date du Président de la République : la rédaction d'une déclaration des droits de l'humanité...

    «Les droits de l'Humanité» : une dérive symptomatique de la politique française

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    - sur La plume à gratter, Marc Leroy exécute Manuel Valls après son escapade footballistique de travail à Berlin...

    Cannes, Roland Garros, Berlin ? Laissez aller, c’est un Valls !

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  • Les snipers de la semaine... (28)

     

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    Au sommaire :

    - sur les Influences, Philippe-Joseph Salazar rafale DSK et ses conseillers en communication...

    Démaquiller le discours de DSK

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     - sur son blog, Maxime Tandonnet mouche les candidats aux primaires socialistes pour avoir "courageusement " éviter d'aborder la question de l'immigration...

    Sujet qui fâche

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  • Par delà droite et gauche...

    « Si un jour l’imagination politique, l’exigence et la volonté politiques ont une chance de rebondir, ce ne peut-être que sur la base de l’abolition radicale de cette distinction fossile qui s’est annulée et désavouée elle-même au fil des décennies, et qui ne tient plus que par la complicité dans la corruption »

    Jean Baudrillard, De l ’exorcisme en politique ou la conjuration des imbéciles, Sens et Tonka, 1998

     

    Nous reproduisons ci-dessous un texte intéressant cueilli sur le blog de Maxime Tandonnet. Il livre une vision du clivage droite/gauche plus machiavélienne qu'idéologique.  Maxime Tandonnet est un haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, conseiller à l'Elysée et auteur de plusieurs essais, notamment : Le Grand bazar ou l'Europe face à l'immigration (L'Harmattan, 2001) ; Migrations, la nouvelle vague (L'Harmattan, 2003) ; Le défi de l'immigration : la vérité, les solutions (François-Xavier de Guibert, 2004) ; Migration : sortir du chaos (Flammarion, 2006) ; et Géopolitique des migrations : la crise des frontières (Ellipses, 2007).

     

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    Par delà droite et gauche

    Il n’existe pas me semble-t-il, d’idée ou de valeur, de gauche ou de droite en soi . Tout dépend des époques et des stratégies de pouvoir.

    Quelques exemples :

    -La Nation, la souveraineté nationale : aujourd’hui plutôt considérées comme des valeurs de droite, elles étaient jadis les marques distinctives des gauches européennes, contre les monarchies et les empires. La Révolution française et les révolutions européennes du XIXème siècle se sont faites au nom des Nations et ce sont les hommes de 1789 qui inscrivent la souveraineté nationale dans la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.

    -La justice sociale n’était pas spécifiquement une valeur de gauche jusqu’au XXème siècle. En France, sous la Troisième République, les radicaux qui incarnent la gauche ne s’y intéressent pas, leur préoccupation essentielle étant la lutte contre le cléricalisme. Un homme comme Alexandre Millerand, marqué à gauche jusqu’au années 1910, bascule à droite en partie parce qu’il trouve la gauche trop timorée notamment sur les retraites ouvrières.

    -La colonisation a été impulsée sous la Troisième république par le centre gauche – Thiers, Jules Ferry, Freycinet, Méline – au nom de la « mission civilisatrice de la France (sic) », alors que la droite de l’époque, les monarchistes, sont dans l’ensemble défavorables à cette politique.

    -L’égalité hommes-femmes ? La gauche radicale s’est opposée tout au long de la Troisième République au vote des femmes, suspectées d’être sous l’influence des « curés ». C’est le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire de la République française qui l’a enfin imposé en 1944.

    -L’immigration : on a du mal à le croire mais la gauche française a longtemps été fort réservée sur le sujet, contre le patronat favorable à l’accueil d’une main d’œuvre bon marché. Dans la première moitié du XXème siècle, ce sont le Cartel des gauches dirigé par Edouard Herriot (1924) puis les gouvernements issus du Front populaire (1936-1938) qui prennent les mesures de rigueur en matière d’immigration : voir mon billet sur l’histoire de la déchéance de nationalité. Le 6 janvier 1981, l’Humanité publie une lettre de George Marchais selon laquelle : « la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage ». Le 10 décembre 1989, le Président Mitterrand déclare: « En matière d’immigration, le seuil de tolérance a été atteint ».

    Les idéologies relèvent en grande partie des circonstances, des calculs, des intérêts de pouvoir, des postures. L’essentiel, en politique, c’est-à-dire l’organisation et la conduite de la cité, au sens noble du terme, tient à la personnalité des dirigeants plus qu’à leurs idéologies qui sont la façade, l’habillage des choses. Les paramètres qui font un homme d’Etat ne varient guère, eux, en fonction des époques. Ils restent de tout temps à peu près les mêmes : lucidité; courage; sens du bien commun; dynamisme; volontarisme; créativité; capacité de dialogue et d’écoute.

    Je devine que nombre de mes lecteurs ne partageront pas cette vision, ou alors avec des nuances, mais en tout cas la discussion est ouverte si le sujet intéresse certains d’entre eux.

    Maxime TANDONNET (Le blog de Maxime Tandonnet, 1er juin 2011)

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  • Le garrot...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte intéressant cueilli sur le blog de Maxime Tandonnet. L'auteur aborde la question des normes juridiques imposées par des "autorités judiciaires européennes ne possédant aucune légitimité démocratique. Maxime Tandonnet est un haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, conseiller à l'Elysée et auteur de plusieurs essais, notamment : Le Grand bazar ou l'Europe face à l'immigration (L'Harmattan, 2001) ; Migrations, la nouvelle vague (L'Harmattan, 2003) ; Le défi de l'immigration : la vérité, les solutions (François-Xavier de Guibert, 2004) ; Migration : sortir du chaos (Flammarion, 2006) ; et Géopolitique des migrations : la crise des frontières (Ellipses, 2007).

     

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    Le garrot

    Nous observons en ce moment une prolifération de décisions des juridictions dans les domaines régaliens qui deviennent un obstacle réel à la conduite des politiques. Bien sûr ce phénomène n’a rien de bien nouveau mais il s’accélère depuis quelques années à un rythme vertigineux. Un double mouvement est ainsi à l’œuvre : d’une part l’empilement de lois européennes, de règlements et de directives, qui échappe au contrôle des autorités nationales les décisions étant prises à la majorité qualifiée et en « codécision » avec le Parlement européen ; d’autre part des juridictions, européennes et française, cour de justice européenne, cour européenne des droits de l’homme, conseil constitutionnel, cour de cassation, conseil d’Etat qui s’appuient sur ces textes, sur ces normes pour développer des jurisprudences dont l’effet est d’entraver l’action des pouvoirs publics.

    Quelques exemples récents soulignent cette boulimie normative, procédurière et jurisprudentielle à l’impact dévastateur pour l’autorité de l’Etat:

    - S’appuyant directement sur « la directive retour de 2008 », le Conseil d’Etat vient de rendre un avis le 21 mars 2011 qui de facto, bloque en grande partie les reconduites à la frontière des migrants en situation illégale, jusqu’à la promulgation d’une future loi en débat au Parlement.

    - Un avis de la Cour de Justice de l’Union européenne du 22 juin 2010 limite fortement, en vertu du système Schengen et de la libre circulation, la possibilité d’opérer des contrôles frontaliers dans une bande de 20 kilomètres pour lutter contre l’immigration illégale.

    - La Cour européenne des droits de l’homme, par un arrêt du 23 septembre 2010 (Boussara), interdit à l’administration d’expulser un étranger condamné à 5 ans de prison pour trafic de stupéfiants, l’oblige à le régulariser au nom du droit au respect de la vie privée et familiale.

    - L’article 32 du code communautaire des visas (règlement du 13 juillet 2009) force l’administration à compter du 5 avril 2011, à motiver, justifier tout refus d’accorder des visas de court séjour (2 millions par an) ce qui ouvre la voie à une explosion du contentieux.

    - Le Conseil d’Etat, par un arrêt du 7 avril 2010 (Jabnoun) oblige l’administration à régulariser un étranger malade, en situation irrégulière, s’il n’a pas personnellement les moyens d’être soigné dans son pays d’origine par exemple une couverture sociale.

    - La Cour européenne des droits de l’homme s’apprête sans doute à remettre en cause la « procédure prioritaire » qui permet de traiter en quelques jours, les demandes d’asiles abusives rendant alors notre système d’asile ingérable.

    -On pourrait aussi parler de la réforme de la garde à vue, imposée par la cour européenne des droits de l’homme et par le Conseil constitutionnel, rendant obligatoire la présence de l’avocat dès le début, et qui préoccupe beaucoup les policiers quant à l’efficacité des enquêtes.

    La seule chose qui est nouvelle, encore une fois, c’est l’accélération stupéfiante de ce phénomène en quelques mois, quelques années. Il correspond sans doute à une tendance globale, la judiciarisation des sociétés sur le modèle américain. Il contribue à affaiblir le politique. L’Etat de droit semble s’emballer, devenir comme fou, au détriment de l’autorité politique, contre le pouvoir du peuple et celui de ses représentants élus, contre la démocratie. Il a sans doute aussi des explications idéologiques : les instances européennes, les juridictions suprêmes font partie de ces élites sous l’emprise de la pensée unique sur la sécurité et l’immigration, qui privilégient les droits formels des individus sur l’intérêt général ou celui des personnes dans leur vie quotidienne. Pour reprendre une expression banale mais juste: trop de droit finit par tuer le droit.

    Nous luttons contre cette tendance, avec acharnement, point par point, sans relâche, mais à contre-courant … On ne pourrait vraiment sortir de ce mécanisme que par une logique de recours au référendum, si un jour les conditions politiques le permettaient sans risque de confusion entre la question posée et un vote de protestation. Face à une décision émanant directement du peuple, on peut supposer que les hautes juridictions choisiraient de se soumettre, sauf à abolir ouvertement la démocratie.

    Pardon à mes lecteurs pour la complexité de ce texte, je crains qu’il ne soit incompréhensible pour des personnes non familières du jargon juridique. C’est une éternelle question: comment expliquer en termes simples, non technocratiques et en quelques mots des sujets d’une complexité inouïe mais vitaux pour notre vie collective.

    Maxime TANDONNET (Le blog de Maxime Tandonnet , 1er avril 2011)

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  • De l'antiracisme militant aux délocalisations...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte intéressant cueilli sur le blog de Maxime Tandonnet. Maxime Tandonnet est un haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, conseiller à l'Elysée et auteur de plusieurs essais, notamment : Le Grand bazar ou l'Europe face à l'immigration (L'Harmattan, 2001) ; Migrations, la nouvelle vague (L'Harmattan, 2003) ; Le défi de l'immigration : la vérité, les solutions (François-Xavier de Guibert, 2004) ; Migration : sortir du chaos (Flammarion, 2006) ; et Géopolitique des migrations : la crise des frontières (Ellipses, 2007).

     

     

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    De l'antiracisme militant aux délocalisations

    Une grande association antiraciste a développé une technique de testing sur le marché des locations d’appartement, destinée à débusquer les auteurs de discrimination (le fait de refuser à une personne originaire de l’immigration un logement après l’avoir reconnu disponible auprès d’une « personne blanche » (sic). Le mode d’emploi de ces testings est accessible à tout un chacun sur son site internet. « La personne blanche appelle une agence immobilière. Avant de téléphoner, elle met en marche le dictaphone…L’appel de la personne blanche est capital. Le but de cet appel est de savoir quels appartements sont disponibles…Ensuite, c’est au tour de la personne de couleur qui appelle l’agence immobilière. Il ne faut surtout pas qu’elle oublie de se présenter, il y va de la réussite du testing (elle peut prendre un accent prononcé par exemple…) » L’objectif de cette pratique est de pousser des personnes – souvent des employés d’agence immobilière – à commettre un grave délit passible de peines de prison, celui de racisme, puis à les dénoncer aux autorités et les envoyer devant le juge.

    Quel ordre moral est-il assez puissant pour couvrir, banaliser, justifier de telles pratiques qui eussent été jugées indignes en toute autre circonstances ?

    Les associations antiracistes ont obtenu la condamnation d’un préfet, pour avoir exprimé un lien entre délinquance et gens du voyage ; de la société l’Oréal, au grand dam de ses dirigeants, à une forte amende le 6 juillet 2007 ; elles poursuivent en ce moment la société Banania. Mais elles ne dédaignent pas mettre en cause de personnes représentatives des milieux les plus modestes : une dame de quatre-vingt dix ans condamnée pour n’avoir pas loué son appartement, deux maires de petits villages de Savoie, pour s’être opposés à la vente de maisons à des ressortissants étrangers, une habitante des Vosges pour avoir refusé d’ouvrir son gîte rural à des femmes voilées…

    Or, la grande cause de l’antiracisme militant n’est pas toujours complètement désintéressée. Elle donne lieu à l’essor d’un business rémunérateur. Le climat de pression morale qui pèse sur le monde des affaires, engendre un foisonnement de « sociétés de conseil en diversité ». Ces cabinets vendent aux entreprises leur  expérience (dixit) dans la lutte contre le racisme et organisent des formations professionnelles dans ce domaine. André T*** consultant propose ainsi « une méthodologie en cinq axes pour mettre en place une politique de non-discrimination à l’embauche ». Les associations antiracistes sont la plaque tournante de cette activité, disposent parfois de leurs propres agences de conseil et de formation, qui interviennent en partenariat de grands groupes de gestion des ressources humaines. Ces cabinets de conseil en diversité louent chèrement leurs compétences : plus d’un millier d’euros par jour pour un « expert en diversité » mis à disposition d’une entreprise.

    Un climat de chantage, de suspicion, de crainte se développe : tu payes ou je t’envoie devant le juge !

    La condamnation de l’Oréal pour discrimination raciale fait tenir au PDG de cette société, par réaction, des propos qui sont clairement inadmissibles du point de vue du principe d’égalité :

    - « Qu’est-ce que fait L’Oréal en matière de diversité et est-ce mesurable ?

    - Nous employons en France plus de 40 nationalités. En 2006, nous avons recruté 423 cadres et une centaine était d’origine étrangère. La loi nous interdit de compter le nombre de personnes issues de la diversité soit par leur nom, soit par le lieu de résidence. Mais aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche» (interview au journal le Monde le 12 juillet 2007).

    Il faut dire qu’une partie du monde économique et financier, au fond, y trouve son compte. L’air du temps antiraciste sert à bien des égards, de la part de certaines entreprises,  de leurre, de rideau de fumée destiné à détourner l’attention des pratiques de licenciements massifs ou de délocalisations à l’étranger. Ainsi le groupe Y, véritable champion incontesté de la lutte contre les discriminations au niveau de l’entreprise, signataire de la « charte de la diversité » procède en parallèle à une politique de délocalisation massive. Sur 200 00 emplois, son PDG annonce en 2006 la délocalisation au Maroc de 1 500 postes après avoir délocalisé 3 000 en Inde. Les gains obtenus ? 72 millions d’euros par an. Entreprise modèle, bien-pensante, exemplaire en façade, Sainte nitouche de la diversité, on en oublierait presque l’autre Y, le vrai, celui des milliers de licenciements et emplois délocalisés. Quant au chantre de l’anti-discrimination, l’ancien PDG de Renault, et ancien président de la HALDE, véritable professeur de morale antiraciste, il est responsable de la délocalisation à l’étranger des deux-tiers des emplois du constructeur automobile dans les années 1992-2005.

    Tout se passe comme si le matraquage antiraciste avait pour objectif essentiel, non de lutter contre le vrai racisme, c’est-à-dire la croyance en l’inégalité des races, ce qui serait une juste et noble cause, mais de créer un rideau de fumée bienpensant destiné à couvrir la destruction massive d’emplois industriels en France depuis plusieurs décennies.

    Maxime TANDONNET (Blog de Maxime Tandonnet, 28 mars 2011)

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